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à travers l’an
ÉLÉGIE
Un grand silence clair de regret et d’attente
Emplit le beau jardin qui songe et se souvient
Et ma pensée y marche, anxieuse ou riante,
Sur l’invisible pas qui précède le sien.
Quelqu’un a foulé l’herbe auprès du bassin vide
Et posé son talon au marbre descellé,
Tandis que tremble encor, flexiblement rigide,
La feuille d’un roseau qu’une fuite a frôlé.
Une main curieuse a soulevé la dalle
Qui, du poids de sa pierre où luit l’anneau d’airain,
Cache l’onde secrète à qui va la spirale
D’un escalier furtif, sonore et souterrain.