Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/340

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Il n’en fut rien. L’original revint le lendemain et les jours suivants. Il arrivait toujours à la même heure, après avoir passé chez le joaillier voir si le collier était prêt. Il fallait quelque temps pour en assembler les pierres qui devaient être fort belles et pour en achever la monture que M. de Galandot voulait finement ciselée. Il tenait, chaque jour, Olympia au courant de l’état du travail, car il lui avait annoncé le cadeau qu’il lui préparait. Elle voyait surtout dans ce premier don l’augure de largesses futures ; mais elle aurait voulu se les rendre dues par ce qui oblige le plus les hommes à la reconnaissance et sert aux femmes néanmoins à tout exiger d’eux en retour.

M. de Galandot ne se départissait pas de la plus extrême décence, de la plus grande réserve et de la plus parfaite cérémonie. Il parlait maintenant assez volontiers ; mais Olympia ne retrouvait guère à ces propos surannés les discours qu’on lui tenait d’ordinaire et qui ne portaient le plus souvent que sur les pratiques de la volupté et les détails du plaisir. Elle avait bien tenté de glisser en ses réponses à M. de Galandot quelques amorces de ce genre ; mais il semblait n’en pas comprendre le sens et, quand l’avance y était trop vive, il paraissait en ressentir plus d’embarras que de trouble.

Dans tout cela Olympia s’ennuyait terriblement et à bâiller, d’autant que M. de Galandot, parti après deux heures de tête-à-tête, elle n’avait rien à dire à Angiolino qui accourait aux nouvelles. Il commençait à s’inquiéter, sachant maintenant