Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/341

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M. de Galandot beaucoup plus riche qu’il ne l’avait cru d’abord. Son important crédit chez Dalfi en faisait foi. Mais Olympia, qui supportait tout le poids de ces mortels entretiens, se montrait exaspérée d’un ennui qui touchait à la fureur, si bien qu’Angiolino avait toutes les peines du monde à l’empêcher de planter là ce lanterneur. Il la raisonnait de son mieux, afin d’obtenir qu’elle patientât. Puisque M. de Galandot se taisait de ses intentions, il fut convenu qu’elle chercherait, par un manège prudent et favorable, à leur donner de telles occasions de se montrer qu’il faudrait bien qu’elles se fissent jour.

Pour cela il fallait agir doucement et progressivement, de façon à ne point trop, tout de même, effaroucher le timide. Peu à peu Olympia en vint donc à des manières plus libres. Elle revêtit des déshabillés avantageux. Souvent elle chantait. Nicolas l’écoutait avec plaisir et il paraissait donner une grande attention à ses mouvements. Olympia était vraiment belle, avec un sens de la volupté qui la faisait exceller aux attitudes les mieux propres à faire valoir les lignes les plus heureuses de son corps. M. de Galandot la regardait, avec un plaisir visible, aller et venir, manger un fruit, s’éventer longuement et paresseusement. Il la regardait rire sans qu’il rougît. Au lieu de rester à la maison, ils passaient aux jardins. Ils marchaient dans les allées et venaient s’accouder à la terrasse, fort près l’un de l’autre.

Un jour, ayant descendu trop vite un escalier, sa jarretière se rompit. Elle mit le pied sur une