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VII


Ce premier passage de Julie à Pont-aux-Belles se confondit avec les préparatifs du départ de l’abbé Hubertet. Nicolas s’en montra fort affligé et tomba dans un grand désœuvrement. Sa vie étroite et paresseuse se soutenait en équilibre par quelques points d’appui, et, le principal venant à lui manquer subitement, il en ressentait fortement l’entorse.

Certes, Mme de Galandot lui restait, mais, depuis longtemps, elle se déchargeait sur l’abbé du soin d’occuper son fils. M. Hubertet était parvenu à l’intéresser à ses travaux ; il lui avait ouvert le vaste champ de l’antiquité, et, si Nicolas n’en remuait pas les profondeurs, il en parcourait du moins assez volontiers la superficie. Une fois l’abbé parti, il laissa là ses études, évita même la bibliothèque et s’attarda dans une oisiveté qui ne fut pas sans inquiéter Mme de Galandot, car elle n’y voyait aucun remède et s’en faisait même quelque reproche auquel, pourtant, sa certitude de soi mit fin assez vite. Néanmoins, elle fut sur le point de regretter d’avoir, avec tant de soin et avec une si continuelle vigilance, détourné son