Page:Réponse de l'Eglise orthodoxe d'Orient à l'encyclique du pape Pie IX, 1850.djvu/13

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naire, ainsi que les prétendants de Rome le pensent, en expliquant cette parole d’une manière toute arbitraire. Afin de faire ressortir la vérité avec plus d’éclat, nous allons alléguer le témoignage des saints Pères d’Occident, et en premier lieu celui de saint Ambroise. « L’apôtre Pierre, dit le saint Père, après sa chute, provenant de la faiblesse de la nature humaine, est trois fois interpellé à cause de son triple reniement. La première des interpellations : M’aimes-tu ? est une allusion à son amour avant la croix, la seconde à l’amour du troupeau, et la troisième est l’expression du pardon de son péché. (Des Sacrem., liv. ii, chap. 7.) » — En second lieu, nous citerons le passage suivant de saint Augustin : « Trois fois la crainte a renié, trois fois l’amour s’est confessé. Voulez-vous savoir ce que signifie l’injonction du Seigneur : Paissez mes brebis ? Sachez donc que paître c’est enseigner et nourrir de l’aliment spirituel. (Homél. v, in Evang. Johan.) » Telle est l’explication des saints Pères, telle est l’interprétation de ce passage donnée par l’Église primitive, catholique, orthodoxe.

L’Encyclique allègue plus loin un passage de saint Irénée contre les hérésies (liv. iii, chap. 4), tout arbitrairement mutilé ainsi qu’il suit :




THÈSE V.


Saint Irénée, évoquant contre les hérétiques de son siècle la doctrine des apôtres, croit inutile d’énumérer les traditions de toutes les Églises dont l’origine date des apôtres, assurant qu’il lui suffit de citer contre eux la doctrine de