Page:Réponse de l'Eglise orthodoxe d'Orient à l'encyclique du pape Pie IX, 1850.djvu/17

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pas du parti d’Arius, mais qu’elle conservait intacte la foi de Nicée. Aussi Jules, en plaidant la cause d’Athanase injustement condamné, ne s’exprimait-il pas auprès des orthodoxes et des ariens comme leur chef en de termes pareils : Cela plaît à l’Église de Rome à force des clefs de saint Pierre, ou en d’autres termes aussi présomptueux ; mais il leur écrivait avec modestie et en esprit d’union des Églises. Comme preuve de la consécration illégale de Grégoire en remplacement d’Athanase, il ne dit pas qu’il fallait demander d’abord la sanction du pape, et d’après cela seulement destituer Athanase et ordonner Grégoire, mais il dit simplement, qu’il aurait été convenable aux Orientaux de faire part de cette affaire aux Occidentaux, pour que tous décidassent ensemble ce que la justice aurait exigé, vu que ceux qui ont été atteints par l’injustice étaient des évêques des Églises dont les apôtres en personne étaient les fondateurs. De plus, le pape Jules, quant à cette épître aux Orientaux, dit qu’elle a été écrite en vertu d’une décision du Concile de Rome. Car, dit-il, quoique ce soit moi seul qui aie signé la lettre, toujours est-il que ce n’est pas mon opinion seule, mais bien celle de tous les autres évêques d’Italie et des pays limitrophes. Et puisque dans cette lettre aux Orientaux, Jules regarde comme juge, non lui-même, mais le Concile, on ne peut en déduire aucune conclusion en faveur de la suprématie ecclésiastique, ni du droit du jugement suprême (Athan. Apol., 2. Socrat., et autres). En un mot, ce ne fut pas l’évêque de Rome qui rendit la chaire à Athanase et lui permit de rentrer à Alexandrie, mais Constantius, à force de sollicitations et même de menaces de la part de Constance (Socrat., liv. 2).

Après cela l’Encyclique dit ce qui suit de saint Chrysostome.