Page:Réponse de l'Eglise orthodoxe d'Orient à l'encyclique du pape Pie IX, 1850.djvu/30

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ment de l’Église. La première pierre de ce fondement, elle la reconnaît dans la personne de Jésus-Christ. Car personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé ; et ce fondement c’est Jésus-Christ. (I. Corinth., iii, 11.)

En second lieu, l’Encyclique dit que les Orientaux se sont de bonne volonté séparés de la pierre solide sur laquelle a été bâtie l’Église romaine, c’est-à-dire que l’Église d’Orient s’est séparée de celle d’Occident.

Mais pour que ce soit justement et avec raison dit, il aurait fallu fournir des preuves de ce que l’Église romaine, après la scission des Églises, est restée aussi intègre qu’elle l’était dès son origine, et que l’Église orientale a enfreint quelque loi importante et incommutable de l’Église une, sainte et catholique. Mais puisque c’est une circonstance dont on n’a rien dit, nous passons outre. En considérant l’une et l’autre Église à l’époque de leur union, ou, pour mieux dire, en considérant l’Église catholique (universelle) dans les huit premiers siècles, nous trouvons que pour conserver d’une manière exacte et sûre son unité et son intégrité, elle s’imputait à une loi sacrée la règle suivante : En général, l’orthodoxie de la foi et des institutions canoniques de l’Église catholique (universelle) s’atteste par la parole de Dieu au moyen du consentement général de l’Église et de ses Pères ; quant aux Églises particulières, elles peuvent elles-mêmes faire leurs arrangements spéciaux, ne concernant d’ailleurs que la discipline ecclésiastique, et c’est sans licence, car autrement les bases du christianisme auraient été ébranlées. C’est sur cette loi sacrée qu’ont été inébranlablement basés les Conciles œcuméniques, qui n’auraient même pas été convoqués, si une telle loi n’existait pas.

Eh bien ! parcourons tout l’espace des huit premiers siècles de l’Église une, sainte et catholique, jusqu’à l’époque où la session des deux Églises a eu lieu, et examinons si