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ambroise est arrêté.

terre, dans des cachots infects, et ne mangeaient que du pain plus propre à les empoisonner qu’à les nourrir ; que les quatre filles d’un négociant de Languedoc étaient renfermées dans la même maison et exposées aux mêmes tourment ; que, depuis peu de jours, M. Menuret, avocat de Montélimar, qu’on y avait renfermé pour avoir voulu sortir du royaume, y était expiré sous le bâton, et qu’il leur faudrait des journées entières pour raconter les affreux traitements qu’on leur faisait subir. Les prisonniers s’encouragèrent réciproquement ; ils se consolèrent par quelques passages de l’Écriture ; et, le point du jour approchant, on ouvrit le cachot où étaient Ambroise et ses deux compagnons ; on les fit lever à grands coups de bâtons, tant pour les punir d’avoir chanté des psaumes pendant la nuit que pour faire plus de diligence ; mais nos forçats, loin de murmurer de ces traitements, priaient pour leurs bourreaux, ce qui leur valut encore quelques coups avant que de sortir du cachot.