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voudront pas se convertir recevront la discipline dans les couvents ; que par une interprétation pire encore que la loi, on les avait mises entre les mains du directeur de cet hôpital, nommé d’Hérapine ; que ce scélérat ne laissait point passer un jour qu’il ne les fît pendre toutes nues par les mains, pour les faire déchirer de gaules et de verges en sa présence ; qu’à peine leur donnait-on de quoi se couvrir, ou qu’on leur faisait revêtir des chemises pleines de sang et de pus que l’on ôtait aux malades ; qu’elles couchaient sur la

    jusque dans les maisons contre leurs maris ou parents qui témoignent de bonnes intentions à embrasser notre sainte religion. Voulant arrêter pour l’avenir tous scandales et désobéissances criminelles aux maris et parents, ordonnons que toutes les femmes et filles qui n’auront point abjuré l’hérésie de Calvin huit jours après la publication de ces présentes seront enfermées dans des couvents, pour y être instruites pendant un mois, après lequel, si elles témoignent encore de l’opiniâtreté, elles seront contraintes de jeûner, veiller, prier, prendre les disciplines avec les autres religieuses des couvents où elles seront jusqu’à leur entière conversion. Enjoignant à tous les maris et parents à dénoncer leurs femmes, filles et parentes qui se trouveront dans le cas de notre présente déclaration, à peine d’être punis conformément aux ordres que nous avons donnés à nos intendants, auxquels défendons par exprès d’user envers aucuns contrevenants d’aucune modération. Et enjoignons de punir d’amendes et de peines corporelles, s’il est nécessaire, ceux qui voudront les solliciter de relâcher en quelque manière de la sévérité de nos lois, en faveur de qui que ce soit sans exception. Donné à Versailles le 3 septembre 1685, et de notre règne le 43e. Signé Louis : Et, plus bas : Phelipeaux. »