Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/130

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corps mors. Car il l’avoit acoustumé (selon la doctrine de Aelian) à ne craindre poinct les armes, ny corps mors. Non en tuant les gens, comme Diogenes tuoyt les Thraces, & Ulysses mettoyt les corps de ses ennemys au pied de ses cheveaulx, ainsi que raconte Homere : mais en luy mettant un phantosme par my son fain, & le faisant ordinairement passer sus icelluy quand il luy bailloyt son avoyne. Les troys aultres le suyvirent sans faillir, excepté Eudemon, du quel le cheval enfoncea le pied droict iusques au genoil dedans la panse d’ung gros & gras villain, qui estoit noyé l’envers, & ne le povoyt tirer hors : ainsi demouroit empestré, iusques à ce que Gargantua du bout de son baston enfondra le reste des tripes du villain en l’eau ce pendent que le cheval levoit le pied. Et (que est chose merveilleuse en Hippiatrie) feut ledict cheval guery d’un furot qu’il avoit en icelluy pied, par l’attouchement des boyaux de ce gros marroufle.


Comment Gargantua soy peignant faisoit tomber de ses cheveulx les boulletz de artillerye. xxxxx Cap. xxxv.

Vignette 130
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Ssuz de la rive de Vède peu de temps après abourdèrent au chasteau de Grandgouzier, qui les attendoyt en grand de-