Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/131

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sir desir. A sa venue ilz le festoyèrent à tour de bras, car iamais on ne veit gens plus ioyeux. Car Supplementum Supplementi Chronicorum, dict qe Gargamelle y mourut de ioye, ie n’en sçay rien de ma part, & bien peu me soucye ny d’elle ny d’aultre femme que soyt. a verité feut que Gargantua se refraischissant d’habillemens, & se testonnant de son peigne (qui estoit grand de sept cannes, tout apoincté de grandes dens de Elephans toutes entières) faisoit tomber à chascun coup plus de sept balles de bouletz qui luy estoient demourez entre les cheveulx à la demolition du boys de Vède. Ce que voyant Grandgouzier son père, pensoit que ce feussent pous, & luy dist. Dea mon filz no’as tu aporté iusques icy des esparviers de Montagu ? Ie n’entendoys pas que là tu feisses residence. Adonc Ponocrates respondit. Seigneur ne pensez pas que ie l’aye mis au colliège de pouillerie qu’on nomme Montagu, mieulx le eusse voulu mettre entre les guenaux de sainct Innocent, pour l’enorme cruaulté & villenye que ie y ay congneu. Car trop mieulx sont traictez les forcez entre les Maures & Tartares, les meurtriers en la tour criminelle, voyre certes les chiens en vostre maison, que ne sont ces malautruz on dict colliège. Et si iestoys roy de Paris, le diable m’emport si ie ne mettoys le feu dedans & faisoys brus-