Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/41

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Ils luy leschoyent les badigoinces. Et sabez quey hillotz, que mau de pie vous vyre, ce petit paillard tousiours tastonnoyt ses gouvernantes cen dessus dessoubz, cen devant derrière, harry bourriquet : et desià commenczoit exercer sa braguette. Laquelle en chascun iour ses gouvernantes ornoyent de beaux boucques, de beaux rubans, de belles fleurs, de beaux flocquars : & passoyent leur temps à la fayre revenir entre leurs mains, comme la paste dedans la met. Puys s’esclaffoyent de ryre quant elle levoyt les aureilles, comme si le ieu leur eust pleu. L’une la nommoit ma petite dille, l’aultre ma pine, l’aultre ma branche de coural, l’aultre mon bondon, mon bouchon, mon vibrequin, mon possouer, ma terière, ma petite andouille vermeille, ma petite couille bredouille. Elle est à moy disoyt l’une. C’est la mienne, disoyt l’aultre. Moy, (disoyt l’aultre) n’y auray ie rien : par ma say ie la couperay doncques. Ha couper, (disoyt l’aultre) vous luy feriez mal ma dame, coupez vous la choses aux enfans ? Et pour s’esbatre comme les petitz enfans de nostre pays luy feirent un beau virollet des aesles d’un moulin à vent de Myrebalais.


Des chevaulx factices de Gargantua. xxxxx Chap. xi