Page:Rabelais ou imitateur - Le Disciple de Pantagruel, éd. Lacroix 1875.djvu/17

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ger, avait eu certaine affinité avec les livres de Gargantua et de Pantagruel. L’auteur du Manuel a cité d’après une communication de M. Émile Weller, bibliographe distingué, l’édition originale du fameux Livre des marchands, édition dont la Bibliothèque de Zurich possède un exemplaire, resté inconnu jusqu’alors. En voici le titre singulier : Le Livre des marchands fort utile et à toutes gens nouvellement composé par le sire Pantapole, bien expert en tel affaire, prochain voisin du seigneur de Pantagruel. — À la fin : Imprimé à Corinthe le XXII daoust lan mil cinq cens XXXIII, avec cette devise : Non omnibus datum est adire Corinthum. Pet. in-8 de 24 ff. Rien ne prouve que cette satire anti-catholique ait été imprimée à Neufchâtel, comme le suppose M. Émile Weller, et nous l’attribuerions plutôt à des presses clandestines de France, où se fabriquaient quantité de livrets évangéliques, luthéristes, calviniques que les bisouards et merciers ambulants se chargeaient de répandre dans les villages, en vendant du fil, des aiguilles et des almanachs.

Le Livre des marchands daté de 1533, fait déjà mention de Pantagruel, qui avait figuré pour la première fois dans les Chroniques admirables du puissant roy Gargantua, publiées sans date, la même année ou l’année précédente. Le Disciple de Pantagruel était certainement du même temps et visait au même but que le Livre des marchands fort utile à toutes gens, pour congnoistre de quelles marchandises on se doit garder d’estre trompé. » Il faudrait donc choisir, à ce nouveau point de vue, les petits livres de Rabelais et de ses imita-