Page:Rabelais ou imitateur - Le Disciple de Pantagruel, éd. Lacroix 1875.djvu/70

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Warlouphes, si avant qu’iz les prinssent par la queue et qu’ils les tournassent le dedans dehors, comme l’on faict les brodequins, ou comme faict une femme sa chausse quand elle chasse aux puces.

Ce que mes gens firent, et moy aussi, à tous ceulx qui vindrent pour nous courir sus, au moyen dequoy nous eschapasmes.

Et ce qui m’en advisa fut pour ce que j’avoys aultresfois ouy compter à mon père grand qu’il avoit faict le cas pareil à ung loup qui vouloit prendre et emporter l’ung de ses petiz enfans là où le bon homme se chauffoit auprès de son feu, du temps des Angloys.

Il me compta aussi qu’il avoit faict une fois ung si gros ped qu’il en avoit faict enfouyr bien trente loups qui couroient de nuict le pays de Beauvoysy, et en admenoient quinze ou seize vaches qu’ilz avoient desrobées et prinses pour butin, lesquelles ilz chassoient devant eulx et par devant ung boys. Et pour icelle vaillance, il voulut faire paingdre en ses armes trois pedz volantz.

Il parla à plusieurs painctres pour faire lesdictes armes, lesquelles il leur déclara, c’est assavoir qu’il vouloit dedans ung escusson le champ de gueulles, et au milieu trois pedz volans. Les painctres luy en firent ung pouriraict qu’il trouva assez bon ; mais la science leur faillit à tous au plus fort de la besongne, car nul d’iceulx painctres ne sceut jamais inventer ne dire de quelle