Page:Rabier - Les contes de la chèvre noire, 19xx.djvu/8

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Goupil avait extrêmement faim, son instinct de bête cruelle et vorace le poussa à fondre sur la proie qui se présentait à lui.

La poule et le caneton détalèrent, droit devant eux. Edouard, mince et léger, prit de l’avance sur sa compagne. Une rivière coupait leur retraite ; le caneton se jeta à l’eau et nagea vers la rive opposée qu’il atteignit aussitôt ; la poule prit on vol pour accomplir le même acte. Mais, hélas ! elle ne put y parvenir : ses pauvres ailes ne réussirent pas à soulever son énorme poids ; elle tomba, se débattit un instant, puis disparut, laissant à la surface des ondes qui mouraient en s’élargissant.

Edouard, maintenant libre, prenait son vol vers la ferme, laissant maître Goupil dépité et toujours aussi affamé.