CHAPITRE VI
ar un beau matin de septembre, pendant
que des tourbillons d’abeilles bourdonnaient
sur le chaume d’une vieille grange
aux corniches écroulées, des tourbillons
d’électeurs pénétraient en se disputant par sa grande
porte béante. Il y avait des échantillons de tous les
âges et de tous les rangs ; on parlait furieusement
comme font les hommes dès que les femmes ne sont
pas là pour les surpasser.
Il y avait des paysans venus de loin en sabots, des messieurs en paletot propriétaire, des ouvriers en blouse, beaucoup de vieux soldats retraités qu’on reconnaissait à leurs moustaches, et quelques dignitaires de Gana.
L’assemblée se groupa au milieu de la grange.
On avait mis des chaises en cercle. Puis, au centre, une table couverte d’un tapis rouge.
Sur la table, un verre de vin blanc, des papiers, un