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soufflé son souffle. Mollement, il demeura désœuvré le long du sofa d’Orient, fumant et trouvant la fumée supportable. Largess était un groom d’élite. Il ne vendrait pas son cheval. Quelles excellentes bêtes, ces chiens braques !… Comme ces royalistes étaient simples, bons, naïfs, dans leur sottise provinciale !

Quel pays splendide, le Midi ! quels paysans intelligents ! Quant aux Combasses on pouvait en faire une divine résidence.

Il frappa sur le timbre.

— Largess…

— Monsieur le duc désire ?…

— Un architecte d’abord, une salle de bain ensuite, je ne veux plus que ma baignoire soit ovale, fais-la enlever de mon cabinet.

— Et arrondir ? demanda Largess ne manifestant qu’une stupeur de bon aloi.

— Précisément, je pense que tu es à la hauteur de la situation, Largess !

__ ?…

— Et tu feras construire une coupole de cristal, là bas, près de l’étang.

— Mais puis-je faire observer à monsieur le duc que le cristal est transparent ?

— Aussi, ce sera du cristal violet, Largess ; des torchères de bronze, des draperies de velours noir, un tapis de Java bleuté, deux nuances qui font paraître noir sans qu’on le soit.

— Monsieur le duc veut probablement s’adresser