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nono

Elle porta les lettres près de la veilleuse, sur la cheminée.

Un moment, elle relut les lignes singulières de la missive nocturne. Un moment, elle attendit, tâchant de comprendre peut-être ce qu’elle allait faire. Puis elle lança les papiers verts et roses sur les braises de la bûche. Une langue de flamme s’allongea… Il était dit que Nono ne serait point défendu par l’amour, et Lilie répéta tout froidement la phrase de son mari :

— Il ne faut pas avoir de démêlés… s’il est innocent, si elle l’aime, cela ne nous regarde pas ! »

Le duc pouvait être content. Le résultat qu’il avait voulu obtenir en sacrifiant sa dignité devant un pharmacien était obtenu… et désormais la duchesse, sa femme serait vraiment folle !…