Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/101

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avec remords de tout ce que je vous ai fait souffrir ; je désirerai vainement de vous voir, ne fût-ce qu’un seul instant, pour adoucir votre douleur.

Ses larmes encore interrompirent sa voix. Emilie pleura avec lui. Je me montrerai plus digne de votre amour, dit Valancourt à la fin ; je ne prolongerai pas ces momens. Mon Emilie, mon unique bien ; mon Emilie, ne m’oubliez jamais : Dieu sait quand nous nous rejoindrons. Je vous confie à la Providence. Ô mon Dieu ! ô mon Dieu ! protégez-la, bénissez-la.

Il serra sa main contre son cœur. Emilie tomba presque sans vie sur son sein. Ils ne pleuroient plus : ils ne se parloient pas. Valancourt alors commandant à son désespoir, essaya de la consoler et de lui rendre l’assurance. Mais elle paroissoit hors d’état de le comprendre, et un soupir qu’elle exhaloit par intervalle prouvoit seulement qu’elle n’étoit pas évanouie.

Il la soutenoit en marchant lentement vers le château, pleurant et parlant toujours. Elle ne répondoit que par des soupirs. Arrivés enfin à la porte qui terminoit l’avenue, elle sembla se retrouver elle-même ; et regardant autour d’elle, elle apperçut combien ils étoient près du châ-