Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/102

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teau. C’est ici qu’il faut nous quitter, dit-elle en s’arrêtant ! Pourquoi prolonger ces momens ? Rendez-moi le courage, dont j’ai si grand besoin.

Valancourt fit un effort pour composer ses traits. Adieu, dit-il d’une voix tendre et composée ; croyez que nous nous rejoindrons, que nous nous rejoindrons pour notre mutuel bonheur ! que nous nous rejoindrons pour ne jamais nous séparer ! La voix lui manqua ; mais la recouvrant bien-tôt, il poursuivit d’un ton plus ferme : Vous ne concevez pas ce que je souffrirai jusqu’à ce que j’aie de vos nouvelles. Je ne perdrai aucune occasion de vous faire parvenir mes lettres ; mais je frémis de penser combien peu elles vous parviendront. Fiez-vous à moi, ô Emilie ! pour vous, pour votre repos qui m’est si cher, je m’efforcerai de soutenir cette absence avec courage ! Ô combien peu j’en ai montré ce soir !

Adieu, dit Emilie d’une voix languissante ; quand vous serez parti, je me souviendrai de mille choses que j’avois à vous dire. Et moi ! de tant, de tant de choses, reprit Valancourt ! je ne vous ai jamais quittée sans me souvenir aussi-tôt d’une question, d’une prière, d’une circonstance relative à mon amour, que je brûlois de