Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/158

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conduite déplaisoit à Emilie, et l’étonnoit. Mais ce qui l’affligeoit sur-tout, c’étoit la disposition de la Vallée pour un temps, et le renvoi de la vieille et fidelle servante de son père. Pauvre Thérèse, disoit Emilie, tu n’as pas beaucoup amassé dans ton service ; tu étois charitable pour les malheureux, et tu croyois mourir dans la famille où tu avois passé tes meilleures années ! Pauvre Thérèse ! On te chasse aujourd’hui, dans ta vieillesse : tu vas donc mendier ton pain ! Emilie pleuroit amèrement en faisant ces réflexions. Elle chercha ce qu’elle pouvoit faire pour Thérèse, comment elle s’expliqueroit à ce sujet, avec M. Quesnel. Elle craignoit beaucoup que son ame glacée ne sentît rien. Elle voulut s’informer si, dans ses lettres à Montoni, M. Quesnel faisoit mention de ses affaires, et bientôt Montoni lui en fournit l’occasion : il la fit prier de passer dans son cabinet. Elle ne doutoit pas qu’il n’eût à lui communiquer la partie de la lettre de M. Quesnel, relative à son opération de la Vallée ; elle s’y rendit promptement. Il étoit seul.

J’écrivois à M. Quesnel, lui dit-il, quand elle parut ; c’est une réponse à la lettre que j’en ai reçue dernièrement. Je desirois vous entretenir sur un article de cette lettre.