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de surprise et de mécontentement, qu’elle paroissoit craindre d’exprimer. Emilie, voyant l’étendue, l’immensité de cet édifice, avec un étonnement timide, s’approcha d’un escalier de marbre. Ici les arcades formoient une voûte élevée, du centre de laquelle pendoit une lampe à trois branches, qu’un domestique se hâtoit d’allumer. La richesse des corniches, la grandeur d’une galerie qui conduisoit à plusieurs appartemens, les verres coloriés d’une fenêtre qui s’ouvroit du haut jusqu’en bas, furent les objets que successivement on découvrit.

Après avoir tourné au pied de l’escalier et traversé une anti-chambre, on entra dans un appartement de la plus spacieuse dimension. Sa boiserie de noir mélèse, coupé dans les montagnes voisines, ajoutoit une nuance à l’obscurité même. Apportez plus de lumières, dit Montoni en entrant. Le serviteur posa sa lampe et se retira pour obéir. Madame Montoni observa que l’air du soir étoit humide dans ces régions, et qu’elle seroit bien aise d’avoir un peu de feu. Montoni ajouta qu’on apportât du bois.

Tandis qu’avec un air pensif il se promenoit à grands pas dans la chambre, madame Montoni se reposoit en silence sur un sofa,