Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/233

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nette : c’est la dame dont je vais vous parler, mademoiselle, comme je vous le disois. Cette dame habitoit le château, et avoit, comme vous le supposez, un train considérable autour d’elle. Monsieur venoit souvent la voir, il en étoit amoureux, et lui offroit de l’épouser ; ils étoient un peu parens, mais cela n’empêchoit pas. Quant à elle, elle en aimoit un autre ; elle ne voulut pas de lui, ce qui le mit, dit-on, dans une très-grande colère ; et vous savez bien, mademoiselle, quel homme est monsieur quand il est en colère ; peut-être le vit-elle dans un de ces accès, et c’est à cause de cela qu’elle ne voulut pas de lui. Mais, comme je vous disois, elle étoit fort triste, fort malheureuse, et tout cela pendant long-temps. Eh ! vierge Marie, quel bruit est-ce-là ? N’entendez-vous pas un son, mademoiselle ?

— C’est le vent, dit Emilie ; poursuivez votre histoire.

— Comme je vous disois : où en étois-je ? comme je vous disois, elle étoit bien triste et bien malheureuse, elle se promenoit sur la terrasse, sous les fenêtres, toute seule, et là elle pleuroit, cela vous auroit fendu le cœur. C’étoit… Mais je ne dis pas bien :