Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/238

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reparu depuis dans ce château, personne ne lui a-t-il parlé ?

Parlé ! lui parler ! s’écria Annette avec effroi. Non, non, soyez-en sûre.

Et pourquoi pas, dit Emilie, qui desiroit en savoir davantage.

— Sainte mère de Dieu ! parler à un esprit !

— Mais quelle raison a-t-on de croire que c’étoit un esprit, si on ne s’en est pas approché, et si on ne lui a pas parlé ?

— Oh ! mademoiselle, je ne peux pas vous le dire. Comment pouvez-vous faire de si singulières questions ? Mais personne ne l’a vue aller et venir dans le château. On la voyoit dans une place, et le moment d’après, elle étoit dans l’autre. Elle ne parloit pas. Si elle eût vécu, qu’auroit-elle fait dans ce château sans y parler ? Il y a même, dans le château, plusieurs endroits où l’on n’a pas été depuis, et toujours par cette raison.

Parce qu’elle ne parloit pas, dit Emilie, en s’efforçant de rire, malgré la peur qui commençoit à s’emparer d’elle ? Non, mademoiselle, non, reprit Annette presque fâchée, mais parce qu’on y voyoit quelque chose. On dit aussi qu’il y a une vieille chapelle qui tient à la partie occidentale du