Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/68

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puis ce mariage, quand madame Montoni fit part à Emilie du projet qu’avoit son mari de retourner en Italie, aussi-tôt que les préparatifs du voyage seroient faits. Nous irons à Venise, dit-elle ; M. Montoni possède une belle maison ; nous irons ensuite à son château en Toscane. Pourquoi prenez-vous donc un air si sérieux, mon enfant ? vous qui aimez tant les pays romantiques et les belles vues, vous devriez être ravie de ce voyage.

Est-ce que je dois en être ? dit Emilie avec autant d’émotion que de surprise. Oui certainement, répliqua sa tante ; comment pouvez-vous vous imaginer que nous vous laissions ici ? Ah ! je vois que vous pensez au chevalier. Je ne crois pas qu’il soit instruit du voyage, mais il le saura sûrement bientôt. M. Montoni est sorti pour en faire part à madame Clairval, et lui annoncer que les nœuds proposés entre nos familles sont absolument rompus.

L’insensibilité avec laquelle madame Montoni apprenoit à sa nièce qu’on la séparoit peut-être pour toujours de l’homme à qui elle alloit s’unir pour la vie, ajouta encore au désespoir où la jeta cette nouvelle. Quand elle put parler, elle demanda la cause d’un pareil changement envers Valancourt ; et