Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/100

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toni de reproches, sans parler de l’ancien traité.

Montoni, à la fin, las de cette dispute, en remit la conclusion au lendemain, et Morano se retira avec quelque espérance sur l’apparente indécision de Montoni : néanmoins quand, au milieu du silence de sa chambre, il se rappela leur entretien, son caractère et les exemples de sa duplicité, le peu d’espoir qu’il conservoit, l’abandonna, et il résolut de ne pas perdre l’occasion d’obtenir autrement Emilie. Il appela son valet de confiance, lui dit son dessein, et le chargea de découvrir parmi les domestiques de Montoni quelqu’un qui voulût consentir à seconder l’enlèvement d’Emilie : il s’en remettoit au choix et à la prudence de son agent ; ce n’étoit pas à tort. Celui-ci découvrit un homme que Montoni dernièrement avoit traité avec rigueur, et qui ne songeoit qu’à le trahir. Cet homme conduisit Césario autour du château, et par un passage secret, l’introduisit à l’escalier : il lui indiqua ensuite un chemin plus court dans le bâtiment, et lui donna les clefs qui pouvoient favoriser sa retraite. L’homme fut d’avance bien récompensé de sa peine, et l’on a vu comment la trahison du comte avoit été récompensée.