donc la foiblesse de croire aux discours d’un homme que le délire de la vengeance égare ?
Signor, dit Verezzi, nous ne croyons que ce que nous savons. Comment, interrompit Montoni d’un air grave, où sont vos preuves ?
Nous ne croyons que ce que nous savons, répéta Verezzi, et nous ne savons rien de tout ce que Morano nous affirme. Montoni parut se remettre : Je suis prompt, mes amis, dit-il, quand il est question de mon honneur ; aucun homme n’en douteroit avec impunité.
Passez le verre, s’écria Montoni. Nous boirons à la signora Saint-Aubert, dit Cavigni. Avec votre permission, d’abord à la dame du château, reprit Bertolini. Montoni restoit muet. À la dame du château, dirent les hôtes, et Montoni fit un mouvement de tête pour y consentir.
Je suis surpris, signor, lui dit Bertolini, que vous ayez si long-temps négligé ce château ; c’est un bel édifice.
Il convient fort à nos desseins, répliqua Montoni. Vous ne savez pas, il me semble, par quel accident je le possède ?
Mais, dit Bertolini en souriant, c’est un très-heureux accident, et je voudrois qu’il m’en arrivât un semblable.