Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/159

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mérite pas qu’on la plaigne. Elle sait comment elle doit prévenir les maux qui l’attendent. Qu’elle obéisse, qu’elle signe, et je n’y penserai plus.

À force de prières, Emilie obtint qu’on ne transporteroit pas madame Montoni de toute la nuit. Il lui laissa jusqu’au lendemain pour réfléchir.

Emilie se hâta d’annoncer à sa tante le sursis et l’alternative. Elle ne répliqua point, et paroissoit pensive. Cependant, sa résolution sur le point contesté sembloit se relâcher en quelque chose. Emilie lui recommanda, comme une mesure indispensable de sûreté, de se soumettre à Montoni. Vous ne savez pas ce que vous me conseillez, lui dit sa tante. Rappelez-vous donc que mes propriétés vous reviendront après ma mort, si je persiste dans mon refus.

Je l’ignorois, madame, dit Emilie ; mais l’avis que j’en reçois ne m’empêchera pas de vous conseiller une démarche dont votre repos et, je crains de le dire, votre vie dépendent. Je vous en supplie, qu’une considération d’un si foible intérêt ne vous fasse pas hésiter un moment à tout abandonner.

— Êtes-vous sincère, ma nièce ? — Est-il possible, madame, que vous en doutiez ? Sa tante paroissoit fort émue. Vous méritez