Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/194

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joie, mais moins surpris que je ne l’imaginois. — Se souvient-il de moi ? s’écria enfin Emilie.

— Oh ! c’est M. de Valancourt, dit Annette, qui regardoit impatiemment Ludovico. Il la comprit, et dit à Emilie : — Oui, mademoiselle, il s’en souvient, et, j’ose le dire, prend autant d’intérêt à vous que vous en montrez pour lui. Il a demandé comment vous saviez qu’il étoit ici, et si je lui parlois de votre part. Je n’ai pu répondre à la première question, mais à la seconde, j’ai dit que oui. Il a paru ravi ; et j’ai craint que son extrême joie ne nous trahît à l’égard de la sentinelle.

— Comment est-il, Ludovico ? interrompit Emilie. N’est-il pas triste et bien malade, après cette longue captivité ? — Quant à sa mélancolie, je n’en ai vu aucun symptôme pendant notre entretien. Il sembloit dans le plus grand contentement où jamais j’aie vu un mortel. Sa figure étoit toute joyeuse ; et si j’en juge par-là, il se porte fort bien ; mais je ne le lui ai pas demandé. — Ne vous a-t-il rien remis pour moi ? dit Emilie. — Oh ! oui, signora, reprit Ludovico, qui cherchoit dans ses poches. Sûrement, ajouta-t-il, je ne l’aurai pas perdu. Le prisonnier m’a dit, mademoiselle, qu’il