Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/24

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tôt à elle. Si d’ailleurs il eût réussi jusque-là, se seroit-il contenté de se tenir à minuit en silence sous sa fenêtre, puisqu’il avoit connu l’escalier dérobé ? et il n’eût pas sans doute poussé les gémissemens plaintifs qu’elle avoit entendus.

Elle pensa ensuite que c’étoit une personne qui vouloit s’emparer du château ; mais ses tristes soupirs détruisoient cette nouvelle idée. Ces recherches ne servoient donc qu’à redoubler sa perplexité. Elle n’avoit aucun moyen de savoir qui pouvoit à cette heure exhaler sa douleur en des accens aussi plaintifs, dans des sons aussi doux. Elle croyoit toujours que l’harmonie et cette apparition avoient ensemble une liaison intime. Son imagination reprit bientôt ses droits, et la superstition se réveilla dans toute sa force.

Elle se détermina à veiller toute la nuit suivante, pour s’éclaircir, s’il étoit possible. Elle se résolut presqu’à interroger la figure, si elle se montroit de nouveau.