Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/18

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sa vue excitoit la surprise, elle étoit sans chapeau, et n’avoit eu que le temps de prendre un voile. Elle regrettoit le dénuement d’argent, qui ne lui permettoit pas de se procurer cet article essentiel.

Ludovico examina sa bourse ; elle ne pouvoit suffire à payer le rafraîchissement. Dupont hasarda de se confier à leur hôte ; il paroissoit bon et honnête ; Dupont lui expliqua leur position, et le pria de les aider à continuer leur voyage. L’hôte promit de s’y prêter autant qu’il le pourroit, puisqu’ils étoient des prisonniers qui échappoient à Montoni ; il avoit des raisons personnelles pour le haïr : il consentit à leur procurer des chevaux frais pour gagner une ville prochaine ; mais il n’étoit pas assez riche pour leur donner de l’argent ; ils étoient à se lamenter, lorsque Ludovico, après avoir conduit les chevaux à l’écurie, rentra ivre de joie, et la leur fit vite partager ; en levant la selle d’un des chevaux, il avoit trouvé un petit sac rempli, sans doute, du butin fait par un des condottieri. Ils revenoient du pillage lorsque Ludovico s’étoit sauvé, et le cheval étant sorti de la seconde cour où buvoit son maître, avoit emporté le trésor sur lequel le brigand comptoit.