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Dupont trouva que cette somme étoit très-suffisante pour les conduire tous en France : il étoit alors résolu d’y accompagner Emilie, quelles que fussent les nouvelles qu’il apprendroit de son régiment. Il se fioit à Ludovico autant que le permettoit une connoissance si courte, et pourtant il ne souffroit pas la pensée de lui confier Emilie pour un si long voyage. D’ailleurs, peut-être il n’avoit pas le courage de se refuser au plaisir dangereux qu’il trouvoit à la voir.

On tint conseil sur le port vers lequel on devoit se diriger. Ludovico, bien informé de la géographie de son pays, assura que Livourne étoit le port le plus accrédité et le plus proche. Dupont savoit aussi qu’il étoit le mieux assorti au succès de leurs plans, puisque chaque jour il en partoit des vaisseaux de toutes nations. Il fut déterminé qu’on s’y achemineroit promptement.

Emilie acheta un chapeau de paille, tel que le portoient les paysannes de Toscane, et quelques petits objets nécessaires au voyage. Les voyageurs échangèrent leurs chevaux fatigués contre de meilleurs, et se remirent joyeusement en route avec le soleil levant. Après quelques heures de voyage à travers un pays romantique, ils commen-