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demi-heure, et le comte en sortant lui remit une épée.

— Elle a servi dans des combats entre des mortels, dit le comte en riant, vous en ferez sans doute un usage honorable dans une querelle toute spirituelle ; et j’apprendrai probablement demain qu’il ne reste pas un revenant dans le château.

— Ludovico reçut l’épée avec un salut respectueux : Vous serez obéi, monsieur, répliqua-t-il, et je m’engage à ce qu’aucun spectre ne puisse troubler dorénavant le repos de cette demeure.

Ils se rendirent à la salle où les hôtes du comte l’attendoient pour l’accompagner jusqu’à l’appartement du nord : on demanda les clefs à Dorothée, elle les remit à Ludovico, et il se mit en chemin, suivi par la plupart des habitans de ce château. Arrivés au bas de l’escalier, plusieurs des domestiques effrayés refusèrent d’aller plus loin ; les autres montèrent jusqu’au palier : Ludovico mit la clef dans la serrure, et pendant ce temps, tous le regardoient avec autant de curiosité que s’il eût travaillé à quelque opération magique.

Ludovico ne connoissant pas la serrure, ne pouvoit faire tourner la clef ; Dorothée restoit par-derrière : on la rappela, elle