Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/182

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ouvrit lentement ; mais quand ses regards eurent pénétré dans l’intérieur obscur de la chambre, elle fit un cri, et se retira. À ce signal d’alarme, la plus grande partie de la foule s’enfuit en bas des escaliers ; le comte, Henri et Ludovico, restés seuls, entrèrent dans l’appartement ; Ludovico tenoit son épée nue, le comte portoit une lampe, et Henri une corbeille remplie des provisions du brave aventurier.

Ayant jeté les yeux à la hâte sur la pièce d’entrée où rien ne justifioit les alarmes, ils passèrent dans la seconde ; un calme profond y régnoit : ils avancèrent moins précipitamment dans la troisième. Le comte eut alors le loisir de rire du trouble qui l’avoit surpris lui-même. Il demanda à Ludovico dans quelle chambre il comptoit s’établir.

— Il y en a encore d’autres, Excellence, lui dit Ludovico ; on dit que dans l’une il y a un lit, c’est-là que je passerai la nuit pour y dormir, si je me trouve fatigué.

— Bon, dit le comte, poursuivons : ces chambres ne laissent voir que des murailles humides et des meubles tout dégradés. J’ai eu jusqu’ici tant d’affaires, que je ne les avois pas encore vues. Souvenez-vous, Ludovico, de dire demain à la concierge qu’il faut ouvrir toutes ces fenêtres, le damas