Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/183

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des tentures est en pièces, je le ferai enlever, et je changerai aussi ce vieil ameublement.

— Voilà un fauteuil, dit Henri, tout doré, qui ressemble singulièrement à ceux du Louvre.

— Oui, dit le comte, en s’arrêtant pour le regarder ; il y a une histoire au sujet de ce fauteuil ; mais je n’ai pas le temps de vous la dire ici ; passons, cette enfilade est plus longue que je n’imaginois. Il y a tant d’années que je l’avois parcourue ! Mais ou donc est la chambre à coucher dont vous parlez, Ludovico ? Ce ne sont que des antichambres qui précèdent le grand salon : je les ai vues dans leur splendeur !

— Le lit, monsieur, reprit Ludovico, est, à ce qu’on dit, dans une chambre qui suit le salon, et termine l’enfilade.

— Ah ! nous voici dans le salon, dit le comte, en se trouvant dans la pièce spacieuse, où Dorothée et Emilie s’étoient reposées. Il y resta un moment pour contempler les restes de magnificence qu’on y voyoit encore : une tapisserie somptueuse, de grands sofas de velours avec des carreaux brodés d’or, un plancher incrusté de marbres rares, et orné au milieu d’un superbe tapis. Les fenêtres étoient colorées, et de