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conte provençal.

Dans le duché de Bretagne, se trouvait un noble baron, fameux par sa magnificence et sa courtoise hospitalité. Son château étoit embelli par des dames toutes charmantes, et défendu par les chevaliers les plus illustres. Les honneurs qu’il rendoit aux faits de chevalerie, invitoient les braves de tout pays à se mesurer dans la lice, et sa cour étoit plus splendide que la cour des plus puissans princes. Huit ménestriers à son service, chantoient avec des harpes, ou les fictions prises des arabes, ou les aventures chevaleresques arrivées aux chevalierrs pendant le cours des croisades, ou les prouesses du baron leur seigneur. Environné de ses chevaliers et de ses dames, le baron tenoit son banquet dans une grande salle de son château. Une tenture de grand prix ornoit les murs de la représentation des exploits de ses ancêtres. Les fenêtres, en verres coloriés, étoient enrichies d’armoiries et de bannières, qui flottoient jusqu’au plafond. Les meubles étoient somptueux ; l’or et l’argent couvroient la table avec profusion. Les mets étoient sans nombre ; les livrées brillantes des pages, les atours chevaleresques