Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/195

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bord de la forêt, à peu de distance de la maison, il pourroit l’y convaincre de l’importance de ses secrets.

Cette proposition alarma encore le baron ; il ne pouvoit se persuader que l’étranger l’attirât dans un endroit si solitaire, à cette heure de la nuit, sans avoir projeté quelque dessein contre sa vie. Il refusa de marcher, et observa que, si les desseins de l’étranger étoient honorables, il ne feroit pas de difficulté de révéler l’objet de sa visite dans la chambre même où ils étoient.

En prononçant ces mots, il examina l’étranger plus attentivement ; il ne le vit pas changer de figure, et ne remarqua nul symptôme d’une conscience oppressée par un mauvais dessein. Il étoit vêtu comme un chevalier ; sa taille étoit haute et majestueuse, ses manières nobles et courtoises. Il refusa de communiquer ses motifs sur le choix de son rendez-vous, mais il donna des ouvertures qui éveillèrent au degré le plus vif la curiosité du baron. Il consentit enfin à suivre l’étranger, moyennant certaines conditions.

— Sire chevalier, dit-il, je vous suivrai dans la forêt, et prendrai avec moi quatre de mes écuyers qui seront témoins de la conférence.