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Le chevalier refusa.

— Ce que je dois découvrir, dit-il avec gravité, n’est que pour vous seul ; il n’y a que trois personnes vivantes à qui ce mystère soit connu ; il est d’une plus grande conséquence, et pour vous, et pour votre maison, que je ne puis maintenant vous l’expliquer. Un temps viendra où vous vous souviendrez de cette nuit avec satisfaction ou avec regret, selon la détermination que vous allez prendre. Si vous desirez être heureux, suivez-moi ; j’engage l’honneur d’un chevalier, qu’aucun mal ne vous arrivera. Si vous voulez risquer l’avenir, restez chez vous ; et je sortirai comme je suis venu.

— Sire chevalier, répliqua le baron, comment se peut-il que mon bonheur futur dépende de ma détermination actuelle ?

— Je ne puis vous le dire maintenant, répondit l’étranger ; je me suis expliqué autant que je le pouvois. Il est tard ; si vous voulez me suivre, hâtez-vous ; vous ferez bien de considérer l’alternative.

Le baron réfléchit ; et regardant le chevalier, il s’apperçut que son maintien étoit grave et sérieux.

Ici Ludovico pensa qu’il entendoit quelque bruit ; il jeta un coup-d’œil autour de la chambre, et prit la lampe pour mieux