Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/197

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voir ; mais n’appercevant rien qui pût confirmer ses alarmes, il reprit le livre, et poursuivit sa lecture.

Le baron se promena en silence dans son appartement. Les derniers mots de l’étranger l’avoient frappé ; il craignoit également d’accorder et de refuser une demande si extraordinaire. Enfin il dit : — Sire chevalier, vous m’êtes entièrement inconnu. Dites-le moi vous-même, seroit-il raisonnable de me confier seul, à cette heure, à un étranger, pour aller dans une forêt ? Dites-moi au moins qui vous êtes, et qui est celui qui vous a introduit dans ma chambre ? Le chevalier fronça le sourcil, et garda un moment le silence ; puis, avec un air sévère, il répondit :

— Je suis un chevalier anglais. Je me nomme Bewys de Lancastre. Mes exploits ne sont pas inconnus dans la cité sainte. Je retournois dans ma patrie ; la nuit m’a pris dans cette forêt.

— Votre nom n’est pas ignoré de la renommée, dit le baron ; je l’ai entendu célébrer. Le chevalier releva la tête. — Mais quoi ! mon château est connu pour l’asyle des vrais chevaliers : pourquoi votre héraut ne vous a-t-il pas annoncé ? pourquoi n’avez-vous pas paru au banquet où vous eus-