Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tranquille à les considérer, et les yeux à demi-fermés, pour qu’ils me crussent endormi. Je suppose qu’ils le pensèrent ; je les entendis se concerter, et ils restèrent dans la même position environ l’espace d’une minute ; alors je crus voir d’autres visages dans l’ouverture de la porte, et j’entendis parler plus haut.

— Cette porte me surprend, dit Emilie ; j’ai ouï dire que le comte avoit fait lever toutes les tentures, et fait examiner les murailles, croyant qu’elles recéloient sans doute un passage par lequel vous étiez parti.

— Il ne me paroît pas si extraordinaire, mademoiselle, reprit Ludovico, que cette porte ait pu échapper ; elle est formée dans un lambris étroit, qui semble tenir au mur extérieur ; ainsi, quand M. le comte y auroit pris garde, il ne se seroit pas occupé d’une porte à laquelle aucun passage ne paroissoit pouvoir communiquer. Le fait est que le passage étoit formé dans l’épaisseur du mur. Mais pour revenir à ces hommes que je distinguois obscurément dans l’enfoncement de la porte, ils ne me laissèrent pas bien long-temps en suspens ; ils fondirent dans la chambre et m’entourèrent : j’avois pris mon épée ; mais que pouvoit un hom-