Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/151

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me contre quatre ? Ils m’eurent bientôt désarmé ; ils me lièrent les bras, me mirent un bâillon dans la bouche, et m’entraînèrent par le passage. Ils remirent cependant moi épée sur la table, pour secourir, dirent-ils, ceux qui viendroient, comme moi, combattre les esprits. Ils me firent traverser plusieurs couloirs étroits, formés dans les murs, à ce que je crois, parce qu’auparavant ils m’étaient inconnus. Je descendis plusieurs degrés, et nous vînmes à une voûte sous le château. Ils ouvrirent une porte de pierre, que j’aurois prise pour une partie du mur. Nous suivîmes un fort long passage taillé dans le roc ; une autre porte nous mena dans une cave : enfin, après quelque intervalle, je me trouvai au bord de la mer, au pied des rochers même sur lesquels le château est bâti. Un bateau attendoit ; les brigands m’y entraînèrent, et nous joignîmes un petit vaisseau à l’ancre : d’autres hommes s’y trouvoient. Quand je fus dans le vaisseau, deux de mes compagnons y sautèrent ; les autres reconduisirent la barque, et l’on mit à la voile. Je compris bientôt ce que tout cela vouloit dire, et ce que ces hommes faisaient au château. Nous prîmes terre en Roussillon ; et après quelques jours, leurs camarades vinrent des montagnes, et