Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/16

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de les recouvrer bientôt ; elle sentoit bien pourtant que cette richesse influeroit peu sur le bonheur de sa vie, puisque Valancourt ne pouvoit plus y avoir d’intérêt.

En rentrant au château, Emilie se retira chez elle, et le comte alla à l’appartement du nord. La porte étoit encore fermée. Déterminé à réveiller Ludovico, le comte appela d’une voix plus forte. Un silence morne succéda. Étonné de voir ses efforts inutiles, le comte craignit qu’un accident ne fût arrivé à Ludovico, et que la peur de quelque objet imaginaire ne l’eût privé de ses sens. Il s’éloigna de la porte, dans l’intention de la faire enfoncer par ses gens, et il en entendit plusieurs dans le bas du château.

Le comte leur demanda s’ils avoient vu ou entendu Ludovico. Tous répondirent avec effroi que, depuis la nuit, aucun d’eux n’avoit approché de l’appartement du nord.

— Il dort profondément, dit le comte ; il est si éloigné de la porte d’entrée, qu’on ne peut se faire entendre ; il faudra l’enfoncer. Apportez quelques masses, et suivez-moi.

Les domestiques restèrent muets et interdits ; il fallut que toute la maison s’assemblât pour que le comte fût obéi. Dorothée, en même temps, parla d’une autre porte qui