Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/107

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un singe au corps épouvantable et d’une vigueur outre mesure se tient au milieu du bocage d’açokas, où il s’est entretenu avec Sîtâ. Nous avons interrogé la Djanakide plusieurs fois, mais en vain ; cette femme aux yeux de gazelle ne veut pas nous révéler ce qu’il est. Ce doit être, soit un messager d’Indra, soit un émissaire de Kouvéra ; ou Râma peut-être l’envoie à la recherche de Sîtâ. En peu de temps, sire, il a brisé tout le bocage ; mais il n’a point saccagé la partie du bois où Sîtâ la Djanakide est assise. Est-ce par ménagement pour Sîtâ ou par fatigue ? On ne sait ; mais comment cette violence aurait-elle pu le fatiguer ? Et d’ailleurs il semble garder la Djanakide. Il défend l’abord d’un çinçapâ aux branches semées de charmants boutons, arbre majestueux, dont Sîtâ s’est approchée. Veuille bien ordonner, sire, le châtiment de cet audacieux aux actes criminels, qui osa converser avec Sîtâ et dévaster le bocage. »

À ces mots des furies, le souverain des Rakshasas, les yeux rouges de colère, flamboya comme le feu, qui dévore une oblation ; et le monarque à la grande splendeur commanda sur-le-champ de saisir Hanoûmat.

Aussitôt un héros au cœur généreux, de qui l’âme avait déjà précédé le corps au combat ; ce héros, égal en puissance au fils de Daksha même, décrivit un pradakshina autour de son père ; et, cet hommage rendu, l’invincible Indradjit monta dans son char, auquel un art merveilleux avait adapté une irrésistible impétuosité. Quatre lions aux dents aiguës et tranchantes le traînaient d’une vitesse épouvantable et pareille au vol de Garouda, le monarque des oiseaux.

Le héros, maître du char, le plus adroit des archers, le plus habile de ceux qui savent manier les armes, cou-