Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/108

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rut sur le singe avec son chariot couleur du soleil. Le noble quadrumane se réjouit, dès qu’il entendit retentir son char, résonner son arc et vibrer sa corde. À la vue du héros Indradjit, qui s’avançait dans son véhicule, le singe poussa un effroyable cri, et rapide il grossit la masse de son corps. Indradjit, monté sur le céleste char, tenant son arc admirable dans sa main, le brandit avec un son égal au fracas du tonnerre.

Alors ces deux héros à la grande force, à l’ardente fougue dans l’action, au cœur dur au milieu des combats, le singe et le fils du monarque des Rakshasas en vinrent aux mains comme deux rois des Dieux et des Démons, entre lesquels s’est allumée la guerre.

Ensuite le singe démesuré, ne songeant pas combien étaient rapides les flèches du guerrier au grand char, excellent archer et le plus habile de ceux qui manient les armes, s’élança tout à coup dans les routes de son père. Là, Hanoûmat, qui avait la vitesse et la force du vent, se tint devant les flèches du héros et s’en moqua. Doués également de rapidité, experts l’un et l’autre dans les choses de la guerre, alors ces deux athlètes d’engager un combat terrible, qui retint enchaînées les âmes de tous les êtres. Le Rakshasa ne connaît pas le côté faible d’Hanoûmat et le Mâroutide ne connaît pas celui du Rakshasa : objets mutuels de leurs pensées, ils se tenaient donc l’un en face de l’autre, semblables à deux serpents qui ne sont point armés de poisons. Ensuite il vint cette pensée au fils du roi des Rakshasas touchant le plus grand héros des singes : « J’ai vu que cet animal est immortel ; ainsi de quels moyens n’userai-je pas, comme inutiles, pour me saisir de lui ? »

Indradjit, à ces mots, de lier son rival avec la flèche de