Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/109

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Brahma. Le singe devint au même instant incapable de tout mouvement et tomba sur la face de la terre. Maltraité par les Rakshasas, accablé par une nuée de projectiles, Hanoûmat ne savait comment se dégager du lien dont ce trait puissant le tenait garrotté.

Quand le singe eut reconnu la puissance du trait enchanté, il songea que la grâce de Brahma lui avait donné un charme pour s’en délivrer : il récita donc la formule que lui avait enseignée le père des créatures. Mais, tout doué qu’il fût de vigueur, le Mâroutide ne put même s’affranchir de cette flèche avec les chants mystiques, dont il devait la science à la faveur de Brahma. « Hélas ! s’écria-t-il, il n’est pas de remède contre ce dard lancé par les Rakshasas ! Où vint frapper la flèche de Brahma, nulle autre n’en peut détruire l’effet : nous voilà tombés dans un grand péril ! »

Quand ils virent le Mâroutide enchaîné par ce trait merveilleux, aussitôt les Rakshasas de l’attacher avec des cordes multipliées de chanvre et des liens faits du liber enroulé des grands végétaux.

À l’aspect de ce héros, le plus vaillant des quadrumanes, lié fortement avec l’écorce des arbres, Indradjit lui ôta son dard, lien formidable, dont la délivrance n’était pas connue au noble singe.

Hanoûmat se résigna donc malgré lui à ses liens et au mépris des Rakshasas, ses ennemis : « Si du moins la curiosité, pensa-t-il, inspirait l’envie de me voir au monarque des Rakshasas ! » Battu à coups de poings et de bâtons par ces cruels Démons, le Mâroutide fut, ce qu’il désirait, introduit en la présence du monarque des nocturnes Génies.

Le fils du Vent aperçut le monstre aux dix visages, les