Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

branches. Tel en riant lutte avec un rival, tel fond en volant sur un autre, qui dort ; tel s’élance à l’improviste devant tel autre qui s’avance ; celui-ci vient en pleurant vers celui-là qui pleure. Il n’y avait pas un simien qui ne fût ivre ; il n’y en avait pas un qui ne fût rassasié.

Les singes empêchés ne tinrent pas compte alors de tous ceux que Dadhimoukha avait mis là par son ordre pour défendre le miel. On les tira par les bras, on leur fit voir les chemins du ciel ; et, frappés, ils s’enfuirent épouvantés à tous les points de l’espace. Ils arrivent tremblants vers Dadhimoukha et lui disent : « Singe, Hanoûmat, Angada et les autres ont détruit le Bois-du-miel. Que ta grandeur veuille donc faire immédiatement ce qui doit l’être dans la circonstance ! On nous a tirés par les genoux ; on nous a fait voir la route des airs. »

Aussitôt que le chef des surveillants, Dadhimoukha eut appris, enflammé de colère, que l’on avait saccagé le Bois-du-Miel, il se mit à ranimer le courage de ces quadrumanes : « Allez donc ! marchons, leur dit-il ; empêchons à toute force les singes d’un orgueil excessif, qui mangent ce miel exquis. »

À ces mots, les héros, chefs des singes, retournent au Bois-du-Miel, où Dadhimoukha les accompagne. Il prend au milieu d’eux un arbre énorme et court avec furie, escorté par les plus grands des singes. Ceux-ci alors s’arment de pierres, d’arbres et même de lianes ; ils se précipitent, bouillants de colère, où sont les nobles singes, compagnons d’Hanoûmat.

Les vaillants singes, Hanoûmat à leur tête, voyant s’avancer Dadhimoukha furieux, de fondre sur lui dans une égale colère.

Irrité, le vigoureux Angada saisit par les deux bras ce