Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/128

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jusqu’ici le monarque des ours, ni toi, bien-aimé neveu, ni Bâli même. Environné de tous ses compagnons, Hanoûmat à leur tête, le singe Angada, à la vue des rayons, nous a chassés tous et les a mangés. »

Quand le singe eut informé Sougrîva de ces nouvelles, l’immolateur des héros ennemis, Lakshmana à la grande sagesse fit cette demande au monarque des simiens : « Sire, quelle affaire amène ce singe qui garde ton bois ? Il vient de t’annoncer quelque chose d’un air affligé : quelle parole est-ce qu’il a dite ? »

À cette question, le monarque habile dans l’art de parler, Sougrîva de répondre en ces termes au magnanime Lakshmana : « Mon Bois-du-Miel fut saccagé par les chefs valeureux des bataillons quadrumanes, qui sont allés, sous la conduite d’Angada, scruter la plage méridionale.

« Si Angada est entré sans aucun égard avec tous les singes, Hanoûmat à leur tête, dans mon Bois-du-Miel, c’est qu’il a vu la reine, je pense, ô fils, qui ajoute sans cesse à la joie de Soumitrâ, ta mère. C’est là, sans doute, ce qui a rendu les singes si osés d’envahir ma forêt et d’y boire le miel. »

Ensuite, quand il eut ouï cette délicieuse parole, tombée des lèvres de Sougrîva, le vertueux Lakshmana s’en réjouit avec le plus grand des Raghouides. Sougrîva joyeux lui-même tint ce langage à Dadhimoukha : « Je suis content ; n’aie pas d’inquiétude ! Le singe a bien rempli sa mission : je dois pardonner cette faute d’un serviteur, qui a réussi dans son expédition. Retourne vite au Bois-du-Miel, continue à le garder comme il convient, et hâte-toi de m’envoyer tous les singes, Hanoûmat à leur tête. »