Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/132

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vivre ; c’est le terme, dans lequel m’a renfermée ce monarque des Rakshasas. »

À ces mots, que lui adressait Hanoûmat, Râma le Daçarathide, ayant pressé la perle contre son cœur, se mit à pleurer avec Lakshmana. Quand il eut contemplé cette perle, la plus riche des perles, l’époux infortuné, bourrelé de chagrins, articula ces mots, les yeux noyés de larmes : « Tel que la vache périt d’amour loin du veau qu’on dérobe à sa tendresse, tel je languis ; mais la vue de ce joyau est pour moi comme l’aspect de ma Vidéhaine. Cette parure fut donnée à la princesse du Vidéha par le roi son beau-père ce jour qu’elle devint sa bru : attachée entre ses tempes, elle brillait alors du plus vif éclat !

« Cette perle, née dans les eaux, était en bien grande vénération ; car le sage Indra jadis l’avait donnée au roi, mon père, comme un témoignage de la plus haute satisfaction. La vue de cette perle magnifique semblait à mes yeux la vue même de mon père : aujourd’hui, bon Hanoûmat, c’est comme la vue de Sîtâ qu’elle vient ici m’offrir avec la sienne !

« Cette perle rare fut portée longtemps par ma bien-aimée : en la revoyant aujourd’hui, il me semble voir Sîtâ même. Que t’a dit ma Vidéhaine, beau singe ! Ne te lasse pas de me le dire : verse l’eau de tes paroles sur mon cœur incendié par le feu du chagrin. »

À ces mots de Râma, le noble singe Hanoûmat répondit en racontant de nouveau les événements passés, qu’il avait reçus de Sîtâ comme un signe pour l’accréditer.

« Belle reine, dis-je à cette femme d’une taille ravissante, monte sur mon dos, sans balancer. Je ferai voir à tes yeux aujourd’hui même l’auguste Râma, ce maître de la terre, assis entre Lakshmana et Sougrîva : c’est là