Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/18

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guerre, tous capables de changer de forme à volonté, couvraient entièrement la terre, et les forêts et les montagnes. Les généraux des armées s’approchent, l’air joyeux, et tous ils courbent avec respect le front devant Sougrîva, le plus noble des quadrumanes. D’autres illustres singes s’avancent à leur instant et suivant leurs dignités ; ils se tiennent alors devant Sougrîva, les mains réunies à la manière de l’andjali. Le monarque, joignant aussi les deux mains aux tempes, annonce à Râma, digne en tous points d’être aimé, que tous les singes à la grande vigueur sont arrivés.

Quand les généraux singes, pareils à des cimes de montagnes, eurent fait connaître exactement les états des armées, chacun s’en alla coucher à son aise, ou dans les grottes du Mâlyavat, ou sur la rive de ses cataractes, ou dans ses forêts charmantes.


Alors que le monarque vit tous les singes arrivés et campés sur la terre, il adressa joyeux ces mots à Râma :

« Daigne me donner tes ordres maintenant que je suis environné de mes armées. Veuille bien me conter la chose de la manière qu’elle doit marcher. »

À ces paroles du monarque, le fils du grand Daçaratha étreignit Sougrîva dans ses bras et lui répondit en ces termes : « Que l’on sache, bel ami, si ma Vidéhaine vit ou non. Que l’on sache, monarque à la haute sagesse, en quel pays demeure le démon Râvana. Quand je connaîtrai bien l’existence de ma Vidéhaine et l’habitation de Râvana, je déploierai avec ta grandeur les moyens exigés par les circonstances. Ni Lakshmana, ni moi, ne sommes les maîtres dans cette affaire : tu es la cause qui doit ici tout mouvoir, et c’est de toi que dépend toute la chose.