Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/198

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les autres. On ne distinguait que ces mots dans un bruit confus au milieu de cette affreuse obscurité.

Sous leurs cuirasses d’or, les noirs Démons apparaissaient dans les ténèbres comme de grandes montagnes, dont le feu consume les forêts et les herbes. Les ours, couleur de la nuit, circulaient pleins de fureur et dévoraient les noctivagues au milieu de cette affreuse obscurité. Remplis de colère, les Rakshasas à la vigueur immense criaient eux-mêmes çà et là, dévorant les quadrumanes au milieu de cette inextricable nuit.

Les singes, élevant, abaissant leur vol, plongeaient à leur tour dans l’empire d’Yama les Rakshasas, qu’ils frappaient avec les poings et les dents. Répétant leurs assauts, ils déchiraient à belles dents, pleins d’une violente colère, et les coursiers aux riches panaches d’or, et les drapeaux semblables à la flamme du feu. Répétant leurs assauts, ils mettaient en pièces avec l’ongle et la dent les chars, les conducteurs, les fantassins, les éléphants et les guerriers habitués à combattre sur les éléphants.

Râma et Lakshmana, visant avec justesse aux plus excellents des noctivagues, les frappaient de leurs flèches pareilles à la flamme du feu.

Déroulée par le sabot des chevaux et soulevée par les roues des chars, une poussière épaisse dérobait aux yeux et les armées et toutes les plages du ciel.

Le bruit confus des tambours, des tymbales et des patahas, mêlé d’un côté au son des conques et des flûtes, jouées par les terribles Démons aux formes changeantes, d’un autre aux gémissements des Rakshasas blessés, aux cliquetis des armes, aux hennissements des chevaux, frappaient les oreilles du plus épouvantable fracas. Le champ du combat, affreux à voir, affreux à marcher dans un bour-